On échange, on se raconte, on se rencontre… En français à la Bibliothèque Aimé Césaire
Denise Bellon. Un regard vagabond

Née à Paris dans une famille juive originaire d’Alsace et d’Allemagne, Denise Hulmann collabore au Studio Zuber, puis contribue à la fondation d'Alliance-Photo, première agence photographique de l’entre-deux guerres. Marquée par l’esthétique de la « Nouvelle Vision », elle réalise de nombreux reportages à l'étranger, dans les Balkans, en Finlande et en Afrique subsaharienne, ainsi que des commandes publicitaires d’une grande créativité.
En 1940, elle épouse Armand Labin, journaliste juif d’origine roumaine qui entre dans la Résistance. Dissimulant sa judéité à Lyon pendant la Seconde Guerre mondiale, Denise Bellon y poursuit son activité et laisse un remarquable ensemble d’images sur la ville sous l’Occupation. Fin 1944, elle couvre le maquis républicain espagnol replié dans l’Aude pour Midi libre, fondé par Armand Labin à la demande du Mouvement de libération nationale. En 1945, elle réalise à Moissac un bouleversant reportage sur la maison des Éclaireurs israélites, qui fut un refuge pour les enfants juifs jusqu’en 1943 et accueillera des orphelins de la Shoah après la Libération.
En 1947, elle rapporte de Djerba en Tunisie un remarquable ensemble d’images de la communauté juive de l’île.
Liée depuis l’adolescence avec les sœurs Maklès – Sylvia qui épousera Georges Bataille puis Jacques Lacan, et Rose qui épousera André Masson, Denise Bellon fréquente le groupe Octobre et les surréalistes dès l’avant-guerre. André Breton lui confie ainsi de 1938 à 1965 la couverture des expositions surréalistes. On découvre les œuvres de Victor Brauner, Frederik Kiesler, Wolfgang Paalen, ou Sonia Mossé (déportée à Sobibor en 1943). Denise Bellon laisse aussi des portraits de nombreux artistes juifs de l’école de Paris – Moïse Kisling, Kurt Seligmann, Antoine Pevsner Bezalel Schatz – et d’écrivains dont elle est proche : Joë Bousquet, Simone de Beauvoir, Paul Bénichou, Joseph Delteil, Henry Miller ou Jacques Prévert. Grâce à sa familiarité avec le milieu du cinéma, on retrouve aussi les visages de Paul Grimault, Joseph Kosma, Nico Papatakis, ou les jeunes Marcel Marceau et Serge Reggiani. Ses filles aussi feront carrière dans le cinéma, Yannick comme réalisatrice, et Loleh comme actrice et dramaturge. En 1972, les derniers travaux de Denise Bellon sont des photographies de tournage de Quelque part quelqu’un, réalisé par Yannick.
D’une exceptionnelle diversité, son œuvre se caractérise par une forte indépendance dans le monde de la photographie, et une grande curiosité, tant pour l’« ailleurs », que l’on retrouve dans ses reportages à l’étranger, que pour l’insolite proche, qu’il s’agisse d’un mariage gitan dans la Zone entourant encore Paris avant-guerre, ou du surréalisme dont elle suivra les évolutions. Rompant avec les conventions bourgeoises de sa famille, elle porte sur le monde un regard vagabond que l’on retrouve chez d’autres photographes juives de sa génération comme Lore Krüger, Gerda Taro, Denise Colomb ou Gisèle Freund.
Les dates
samedi, dimanche
de 10h00 à 19h00
mercredi
de 11h00 à 21h00
mardi, jeudi, vendredi
de 11h00 à 18h00
Adresse
Musée d'art et d'histoire du Judaïsme
71, rue du Temple
75003 Paris
Informations complémentaires
Contact
Autres événements
Le nouveau spectacle de Frédérick Sigrist
Humoriste à la carrière riche en chroniques radio et télé — France Inter notamment, dont il connaît bien les longs couloirs à moquette — Frédérick Sigrist revient sur la tranche d’âge la plus marquante de sa vie dans son nouveau spectacle : « 39 – 45 », l’âge de la déconstruction. Mais comment se déconstruire si l’on n’a jamais été construit ?
Paris sport dimanches : Remise en forme au Parc Montsouris
Paris Sport Dimanches, c’est tout l’été l’occasion de pratiquer du sport gratuitement en extérieur, tous les dimanches matins, à 10H, dans les 4 coins de Paris.
Rencontre : Mémoires des fusillades massives des Juifs en Europe de l’Est et dans les pays Baltes
À l’occasion de la parution de « Sous terre » d’Antoine Lecharny et Annette Becker, Éditions d’une rive à l’autre, 2025.
La culture à pleines mains
Amoureux des mots et des signes ? À Paris, cinq bibliothèques vous ouvrent à la richesse de la culture sourde. Poussez les portes des « Pôles Sourds » et découvrez un monde de signes, de langues et de cultures, à travers une programmation bilingue et étonnante.
EXPOSITION HYGIENE AU MOYEN AGE
Hygiène en ville, hygiène domestique ou corporelle au Moyen Âge, une exposition qui bat en brèche de nombreux clichés !




